Maladies, accidents, troubles psychologiques, troubles musculo-squelettiques (TMS), de plus en plus d’entreprises sont confrontées à cette réalité.

Au-delà d’une rentabilité dégradée, c’est un vrai souci pour les dirigeants : comment combiner bien-être au travail et performance des activités ? Un dilemme parfois cornélien.

Et si la solution venait du « terrain », de ceux qui souffrent de cette situation ?

Je vous présente Annie, Odette et Françoise, trois opératrices d’une PME du secteur de la cosmétique.

Elles ont su imaginer une autre manière de faire, peut être une expérience à suivre ?

Ces femmes avaient un travail laborieux et stressant, elles sont aujourd’hui souriantes !

Quant à Eric, le patron, pas la peine de vous faire un dessin…

Des postes de travail très pénibles

postes pénibles et peu efficientsL’entreprise fabrique des poudres à partir de plantes, algues, fruits ou minéraux et réalise des mélanges à façon.. Ces mélanges sont conditionnés en dosettes individuelles ou en seaux de 1 à 10 kg.

La ligne de remplissage de seaux est constituée de tables posées les unes à côté des autres. Annie, Odette et Françoise travaillent sur cette ligne, passant les seaux de tables en tables pour différentes opérations :

  • La pesée  : on remplit le seau avec une petite pelle et on ajuste le poids précisément ;
  • La fermeture du seeau : il faut taper avec un maillet sur le couvercle.

Annie, Odette et Françoise changent de poste toutes les heures pour que ce soit un peu moins pénible.

En y regardant de plus près : chaque seau est porté trois fois durant le processus. En moyenne, ça fait, pour l’équipe, 1.5 tonnes portées toutes les deux heures, soit environ 6 tonnes dans une journée, dont un tiers sur une distance de quelques mètres ! Bienvenue aux tendinites et autres lombalgies !

Remise en cause collective

Annie, Odette, Françoise et Nathalie, la chef d’équipe, ont remis en cause le fonctionnement, accompagnées par une consultante. Le fil directeur était : « comment apporter autant de valeur aux clients en se fatiguant moins ? ». Toutes ont convenu que les opérations suivantes apportaient de la valeur :

  • Placer le sachet vide dans le seau ;
  • Mettre le produit dans le seau (au bon poids) ;
  • Fermer le sachet plastique ;
  • Fermer le seau ;
  • Placer le seau sur une palette.

Verdict des chronométrages : 45% du temps passé apporte de la valeur aux clients !… 65% sont des opérations pénibles et sans valeur ajoutée.

Le groupe a proposé d’utiliser un tapis convoyeur pour déplacer les seaux. La mise sur palette reste manuelle.

Il était convenu dès le départ qu’il n’était pas possible de supprimer une opération si elle ajoute de la valeur. Mais alors, que faire pour les postes de pesée et de fermeture ?

  1. Abaisser les hauteur afin d’améliorer l’ergonomie.
  2. Exit le maillet… Le responsable technique, a trouvé une solution efficace et peu coûteuse pour bien fermer les seaux.
  3. Pour le poste de pesée, exit la sur-qualité…en plus génératrice de TMS ! La consigne était de mettre le poids « juste » à 2 à 4 grammes près (soit moins de 1 pour mille). Imaginez :  Annie, Odette, Françoise passaient leur temps le bras en l’air, à faire tomber de petites quantités de poudre pour arriver au juste poids…

Une nouvelle ligne, moins pénible et plus rentable

Eric, le patron, accepte les propositions des trois complices.

Le poste de pesée a été modifié, les consignes adaptées : à 1% près (soit 40 g pour un seau de 4 kg). Nathalie, la Chef d’équipe veille à ce que chacune reste moins longtemps dans une position inconfortable et respecte les nouvelles consignes, la sur-qualité a la dent dure ! Un deuxième outil, a été ajouté pour mettre les petites quantités finales lorsque les poudres se colmataient. Ainsi, la clarification des méthodes de travail a aussi amélioré la sécurité au travail.

Eric, le patron, a investi dans la nouvelle ligne proposée :

Moins pénible et plus rentable !
le nombre de seaux par heure et par personne a doublé ! et Il n’a fallu que quelques mois pour amortir l’investissement.

L’objectif a bien été atteint : quelques semaines après la réorganisation, Annie, Odette et Françoise disaient, tout sourire, qu’elles étaient vraiment contentes et beaucoup moins fatiguées.

Pénibilité réduite, rentabilité améliorée : c’est le résultat de ce travail collectif qu’on pourrait reproduire dans beaucoup d’endroits. Savez-vous qu’en moyenne 70% du temps passé par des opérateurs à leur poste est dédié à des opérations SANS valeur pour le client ?

Note : cette histoire remonte à quelques années. J’en ai modifié certains aspects pour préserver l’anonymat de l’entreprise mais ce qui est décrit correspond à la réalité.

A vous maintenant ?

Vous pourriez commencer par regarder quelles opérations apportent de la valeur afin de voir ensuite si les opérations « sans valeur » sont génératrices de risques pour la santé !

Faites-nous part de vos témoignages, avis  ou questions par les commentaires ou par mail à contact[A]parcours-performance.com.

 

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