Savez-vous que 50 à 70% des coûts de production des entreprises sont affectés à des activités qui n’apportent rien au client ? Ces activités, ce sont des gaspillages et aucun client n’accepterait de payer pour. Il y a pourtant des solutions pour éliminer une partie de ces gaspillages. Vous pourrez ensuite augmenter vos marges et avoir des prix plus compétitifs. Le rêve, non ?

Les gaspillages, au centre de votre activité

La définition d’un gaspillage pourrait être « toute dépense qu’aucun client ne serait prêt à payer ». Personne, par exemple, ne paiera plus cher une pièce en acier qui a parcouru 700 mètres de plus dans l’atelier de production. Il en irait de même si votre assureur voulait vous facturer plus cher car il a mis du temps à trouver comment traiter votre cas…

Les gaspillages se classent en 7 + 2 familles :

  1. Les déplacements inutiles : les déplacements de personnes.
  2. Les transports inutiles : les déplacements de produits ou dossiers.
  3. Les stocks inutiles : tous les produits ou services en cours de traitement (matière première ou demande du client, en-cours et produits finis ou dossiers terminés à transmettre).
  4. La surproduction : produire en avance et donc plus que ce qui est réellement et immédiatement nécessaire pour l’étape suivante
    le guide des gaspillages en entreprise

    Cliquez sur l’image pour télécharger votre guide de repérage des gaspillages

  5. Les processus imparfaits : toutes les tâches non nécessaires ou mal réalisées
  6. Les rebuts et déchets : Les rebuts sont générés par un travail qui n’a pas abouti au résultat souhaité. Il va donc être détruit et refait (ou corrigé pour les retouches). Les déchets sont des consommations de matière qui ne feront pas partie du produit vendu.
  7. Les attentes : toutes les situations où quelqu’un ou quelque chose attend.
  8. Les Risques professionnels : lorsque l’environnement et les conditions de travail ne sont pas totalement sécurisées.
  9. Les compétences inutilisées : se priver de la richesse des regards et de l’expérience de certains collaborateurs (souvent les opérateurs).

Si vous souhaitez plus de précisions, vous pouvez consulter le « guide de repérage des gaspillages » que j’ai conçu pour vous. Vous pouvez le télécharger sans même laisser une adresse mail ! En contrepartie, je vous saurai gré de communiquer vos observations et vos témoignages : dans les commentaires ci-dessous ou, par mail, à contact[A]parcours-performance.com.

On ne voit pas, c’est vrai pour tout le monde

Sans méthode, on est aveugle aux gaspillages. C’est surprenant mais c’est vrai partout. J’en ai fait plusieurs fois l’expérience personnellement dans les entreprises où j’étais salariée. Lorsqu’on a l’habitude d’un fonctionnement, et lorsqu’on ne connait pas les 9 gaspillages cités ci-dessus, on passe devant des € qui se sauvent sans servir à rien, et… on ne s’en rend pas compte !

Pour voir, il faut une méthode, décrite dans les « 5 étapes pour réussir » ci-dessous. Cette méthode, c’est la « traque des gaspillages ».

Mais attention, il ne sert à rien de revenir avec une liste gigantesque de gaspillages. Il faut aussi les tuer et les mettre dans votre gibecière !

Ne soyez donc pas trop gourmand : mieux vaut tuer rapidement 3 gaspillages que de perdre son temps à en recenser  500 ! Il est essentiel d’aller souvent à la chasse et de ramener un trophée à chaque sortie….

Mais comment élimine-t-on un gaspillage ?

C’est une excellente question ! Vous vous doutez bien qu’il ne suffit pas d’interdire aux opérateurs de quitter leur poste pour éliminer tous les déplacements inutiles….
An architecture of participation
Ce n’est pas le gaspillage lui-même qu’on va viser de notre arme, mais sa cause.

 

Dans l’exemple précédent, les opérateurs perdaient du temps à chercher un transpalette lorsqu’ils devaient transporter des produits. Une solution qui saute aux yeux est d’affecter un opérateur à toutes les manutentions. Il a le transpalette et ne perdra donc pas de temps à le chercher. Oui, mais…ça coûte cher d’avoir une personne qui ne fait que ça. Une autre solution évidente serait que chaque opérateur ait son propre transpalette…mais ça aussi ça coûte cher et en plus, ça prend de la place. On le voit, les solutions évidentes ne sont pas les meilleures.

On va donc procéder autrement et se demander quelles sont les causes de ce déplacement inutile, avec les « 5 pourquoi » dont nous avons déjà parlé :

Pourquoi (niveau 1)

  • Pourquoi ces opérateurs se déplacent-ils ? Pour trouver un transpalette afin de transporter leur produit.

Pourquoi (niveau 2)

  • Pourquoi doivent-ils se déplacer pour trouver un transpalette ? Car ils partagent le transpalette avec d’autres gens.
  • Pourquoi doivent-ils transporter leur produit fini ? Pour fournir l’étape suivante et libérer leur propre poste.

Pourquoi (niveau 3)

  • Pourquoi partagent-ils leur transpalette ? ce serait trop cher d’avoir un transpalette par personne, et ça prendrait trop de place.
  • Pourquoi doivent-ils transporter leur produit fini ? Pour fournir l’étape suivante et libérer leur propre poste.

Pourquoi (niveau 4)

On a l’impression ici d’être arrivé au bout des « pourquoi ? ». Mais ce n’est pas vrai. Nous avons oublié de demander pourquoi il faut « trouver » le transpalette ! La réponse est soit qu’il n’a pas de place attitrée, soit que personne ne le ramène à sa place.

Pourquoi (niveau 5)

On se demandera donc « pourquoi est-ce que le transpalette n’a pas une place définie ? » ou « pourquoi est-ce que personne ne ramène le transpalette à sa place ». Les réponses seront très proches : « on n’y a jamais pensé » ou « tout le monde s’en fiche ». Et là, on a enfin une cause qui mérite d’être éliminée !

Pour actionner la gâchette et détruire le gaspillage, il nous suffit de définir, en accord avec les utilisateurs, un emplacement pour le transpalette. On décidera aussi que c’est un poste précis, situé à proximité, qui sera responsable du transpalette.

Adieu à un gaspillage !

4 étapes pour réussir

1. Préparez-vous

Avec une petite équipe, reprendre la liste des gaspillages et chercher au moins un exemple pour chaque élément, pour être certains de bien comprendre. Vous pouvez vous aider du « guide de repérage des gaspillages ». 

Choisissez l’espère que vous voulez chasser. Lorsque vous n’êtes pas encore très familiers de la méthode, je vous recommande de ne chercher qu’un seul gaspillage. Les plus faciles sont souvent les déplacements de personnes, les transports de matières, en-cours et produits finis ou les rebuts et déchets.

2. Allez sur le terrain, pour chasser les gaspillages

Durée 30 minutes, pas plus. Regardez ce qui se passe autour de vous. Posez des questions. Exemple, vous voyez une personne qui se déplace  : « où allez-vous ? »,  « Pourquoi ? »,  « Est-ce que ça vous arrive souvent ? », … Mais faites attention à ne pas avoir l’air de juger la personne que vous questionnez.

3. définissez la meilleure manière d’éliminer les gaspillages repérés

Cherchez des solutions simples, si possible avec les personnes qui vous ont aidé à identifier le gaspillage (l’opérateur qui cherchait un transpalette par exemple)

Pour chaque gaspillage identifié, posez-vous trois questions :

  1. Quelle est la cause probable ?
  2. Quelle action pouvons-nous mener (qui élimine une cause) ?
  3. Comment saurons-nous que nous avons réussi ?

4. Action et vérification

Mettez-les solutions en œuvre puis retournez sur le terrain quelque temps après si la solution fonctionne.

Et maintenant ?

Appliquez immédiatement ces 4 étapes : éliminez les nuisibles et programmez une chasse hebdomadaire ou mensuelle !

 

Faites-nous part de vos chasses ou de vos questions par les commentaires ou par mail à contact[A]parcours-performance.com.

 

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