Le travail, et les organisations, seront prochainement (aujourd’hui ou demain !) très différents.  Serez-vous capable de vous adapter ? Voici quelques questions pour vous évaluer. Et vous saurez si vous êtes plutôt dinosaure ou plutôt un chat qui retombe toujours sur ses pattes !

La revue Harvard Business Review publiait récemment un article en anglais « Assessment : are you in danger of becoming obsolete ? », qui m’a semblé très intéressant.  Les deux auteures (Karie Willyerd  et Barbara Mistick) y indiquait que ce qui inquiète le plus les gens au travail, c’est la peur de devenir obsolète !

Devez-vous avoir peur ?

Pour savoir si vous devriez vous inquiéter, ou si au contraire vous grandissez et vous changez au fil du temps, les auteures de l’article proposent de répondre à quelques questions issues de leur dernier livre. J’en ai traduit quelques unes :

  • Quelle est la dernière fois où je me suis trouvée face à une activité qui me dépassait, pour laquelle je ne me sentais pas à la hauteur, au travail ? (plus d’un an à dans les 30 derniers jours)
  • Je fais en gros la même chose au travail depuis (plus de 5 ans à moins d’un an)
  • Pour apprendre de nouvelles compétences, je suis prêt(e) à risque de ne pas faire bien au début ? (Pas D’accord à tout à fait d’accord)
  • Mes contacts les plus proches dans mon réseau professionnels sont diversifiés (sur les plans géographique, secteur d’activité, age, genre, origines) (Pas D’accord à tout à fait d’accord)
  • Les personnes avec lesquelles je passe le plus de temps au travail m’inspirent, me donnent de bonnes idées et sont expertes dans leur métier. (Pas D’accord à tout à fait d’accord)

Lorsqu’on pense à l’obsolescence d’un salarié, ou d’un dirigeant, on se rend bien compte qu’on doit avoir peur si :

  • Ca fait très longtemps qu’il ou elle s’est trouvée face à une activité nouvelle et qui l’oblige à puiser dans toutes ses ressources pour la réussir ;
  • Il ou elle refuse de prendre des risques pour acquérir de nouvelles compétences ;
  • Il ou elle ne s’entoure pas de personnes très différentes, issues d’horizons variés, et qui l’inspirent.

Ca nous concerne tous !

J’avais été choquée lorsque j’ai entendu parler, dans la presse, des salariés analphabètes d’un gros abattoir breton en faillite. Ces salariés se retrouvaient chômeurs après 20 ou 30 ans dans cet abattoir. Et ils n’avaient pas appris à lire et écrire…

est-ce qu’une des raisons de la faillite de cette entreprise n’était pas justement son incapacité à développer ses salariés ?
Evidemment, cette situation rend leur réinsertion problématique et je les plains sincèrement. Mais au delà des difficultés personnelles de ces personnes, est-ce qu’une des raisons de la faillite de cet abattoir n’était pas justement son incapacité à développer ses salariés ? Des salariés obsolètes, ce sont bien souvent des dirigeants obsolètes et une entreprise qui va bientôt le devenir…

Obsolete CDsJe pense que chacun de nous est en danger de devenir obsolète, de devenir un dinosaure, même à 30 ans. Si l’on veut plutôt ressembler au chat, à celui qui « retombe toujours sur ses pattes », il nous faut impérativement sortir de notre routine, prendre des risques, apprendre de nouvelles choses. Ceux qui me connaissent savent à quel point je suis motivée par l’apprentissage permanent. Une de mes sources de renouvellement, ce sont les salariés et dirigeants des entreprises avec lesquelles je coopère. Mais je suis inquiète aussi quand je vois à quel point ices mêmes personnes ont du mal à avoir des idées originales, à sortir des conventions internes. Je pense que les entreprises françaises meurent un peu chaque jour d’un manque de diversité. Pour ne pas devenir des dinosaures, les entreprises gagneraient à expérimenter toutes les formes de « co- » (co-création, co-construction, co-opération, co-influence, co-working, co-développement, …) en interne, mais aussi avec l’extérieur.

Quelques principes pour ne jamais être un dinosaure

Si vous voulez être certain(e) de ne jamais être obsolète, voici quelques conseils issus du questionnaire de Harvard Business Review :

  • Etre fréquemment en relation avec des personnes qui vous incitent à penser autrement, qui vous aident à « étirer » votre réflexion, à avoir des idées nouvelles, à faire de nouvelles connexions.
  • Avancer malgré vos craintes et vos peurs : il faut accepter que progresser, c’est sortir de sa zone de confort et donc transpirer un peu. C’est aussi ne pas réussir tout de suite (voire échouer). C’est en essayant, en analysant les résultats de ces essais que l’on apprend.
  • S’inspirer des « candides », ces personnes qui arrivent dans votre structure, qui ont un regard neuf et différent.
  • Trouver quelqu’un (votre supérieur hiérarchique ou quelqu’un d’autre) qui vous aide à vous dépasser, à sortir de votre zone de confort.

Et si vous voulez que votre entreprise ne soit jamais obsolète, on peut sans doute affirmer que :

  • elle devrait aider tous ses salariés (TOUS !) à ne pas devenir des dinosaures ;
  • elle devrait rechercher toutes les opportunités de se confronter à d’autres regards (des stagiaires, des visites d’autres entreprises, des consultants, …) ;
  • elle devrait augmenter les croisements avec d’autres, en incitant au moins une partie de ses salariés et dirigeants à aller vers l’autre, en visitant des salons professionnels, en participant à des conférences, en participant à des programmes collaboratifs impliquant d’autres organismes, ….).
Chacun de nous a la capacité à prévenir sa propre obsolescence. A nous de nous y mettre avec énergie, courage, et ouverture. Qu’en pensez-vous ? Quelles bonnes pratiques recommanderiez-vous pour éviter la fossilisation ?

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